Heureusement, il y a l'appareil à faire les gaufres qui nous attend dans la salle de restauration pour motiver les troupes à sortir du lit à 6h30. Ca traîne un peu des pieds, mais tout le monde est prêt à décoller du motel à 7h30, direction Sequoia National Park. Les géants se méritent : une heure de montée dans des lacets à 180° et un peu d'attente à cause des travaux sur la route de montagne. Nous posons la voiture au parking du musée et prenons la navette jusqu'au site du General Shermann Tree, le plus gros organisme vivant sur terre : ce sequoia géant vieux de plusieurs siècles est aussi long qu'un terrain de foot, large comme 3 voies d'autoroute, plus lourd que 10 baleines bleues.

Nous décidons de revenir sur le site du musée à pied sur les sentiers non goudronnés à travers la forêt. Environ 4-5 kilomètres à travers bois (et grands bois), tous seuls pendant 1h30. Enfin pas vraiment tous seuls. D'abord nous croisons une armée de géants, parfois jumelés voire triplés, parfois à terre avec la souche à la verticale (joli mur d'escalade) et parfois creusés par le feu. Le feu et les sequoias, c'est une longue histoire. Grâce à leur écorce fibreuse, les vieux géants résistent au feux de sol et ont d'ailleurs besoin des incendies pour se reproduire : ouverture des cônes qui restent accrochés aux arbres, écobuage indispensable à la préparation du sol propice à l'éclosion des graines et ouverture de clairières indispensables aux jeunes pousses. Ensuite, nous profitons de la faune abondante et variée : au sol lézards, chipmunks, castor des montagnes et mule deer (une sorte de cerf, couché magistralement dans le creux d'un tronc façon apparition dans Harry Potter) et dans les arbres écureuils, piverts et bluebirds. 

Arrivés au parking du musée, nous ne sommes plus tous seuls (côté véhicules), mais ce n'est pas pour autant la foule sur le court sentier des géants, clairière marécageuse cernée de Sequoias géants gourmands en eau. Pause picnic dehors avant de se lancer dans la suite des aventures du parc.